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Il y a quelques années, en feuilletant un manuel scolaire de la petite, je suis tombée sur un chapitre on ne peut plus classique sur l’Egypte antique avec des textes et des dessins et je me suis marrée. J’ai chopé de ces fous rires ! Et cela a duré tout l’après-midi. Je ne sais plus ce qui m’a fait autant rire, la gosse n’a pas du tout ressenti la même chose, elle s’en foutait complètement de son livre d’Histoire. 

Masque1

Au début de la période antique, les pharaons ne pratiquaient pas le culte de la personnalité. Leur dernière demeure était la concrétisation de l’estime qu’ils avaient pour l’énergie sexuelle, c’est-à-dire ce qui fait la vie et qui n’a rien à voir avec leur sexualité. Les pyramides ont traversé les siècles parce que les pharaons avaient une très haute estime de la vie, de l’humanité et donc de Dieu.

A un moment, l’objectif des pharaons était devenu plus perso et c’est comme ça que l’Egypte antique a décliné avant de mourir de sa belle mort.

Depuis, dans ma mythologie personnelle, j’établis un lien entre Toutankhamon et moi, juste parce que phonétiquement, khamon en vietnamien veut dire merci.

Toutankhamon, tout en vous remerciant. 

Masque pharaon feminin

Cela ne veut rien dire du tout. On ne sait pas du tout comment se prononçait ou s’écrivait le nom de ce pharaon à l’époque. Les prononciations et les orthographes bougent avec le temps. Est-ce que Néfertiti est la bonne orthographe ou est-ce Néferari ? Et peut-être que c’était complètement autre chose. Et même si Toutankhamon était son vrai nom, ce serait complètement irrationnel de me croire investir d’une quelconque mission pour l’Egypte antique. Tout en vous remerciant fait juste partie de mon univers artistique.

Toutankhamon est venu jusqu’à moi par le hasard des choses parce que les profs qui ont fait le manuel ne se sont pas dits Tiens, on va faire ceci ou cela pour plaire à Marguerite Beauté Funèbre mais il n’est pas venu jusqu’à moi par hasard.  

Quand j’étais petite, j’avais l’habitude de monter à une échelle appuyée sur la façade de la maison de mon père. Je passais des heures et des heures à regarder les deux cimetières derrière la maison. Les deux étaient côte à côte. Celui de gauche était catholique, tout beau, tout fleuri, tout propre. Celui de droite était bouddhiste, sauvage et vierge. Et tous deux me plaisaient.

On allait jouer dans l’un comme dans l’autre. On jouait à la marelle en sautant de tombe en tombe. On chopait des sauterelles, des grillons et des libellulles. Et ce n’était pas rare que je transforme les plus grands monuments bouddhistes en scènes pour improviser mes pièces de théâtre musicales. 

Je trouve les cimetières à la fois complètement vides et complètement remplis de quelque chose d’absolument magnifique, tellement magnifique que si ce n’est pas ça, la perfection divine, je ne sais pas comment ça s’appelle.

2009

 

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