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La Douche d'Allah

Suite du bad trip : je suis allée prendre une douche. 

Et dans la salle de bain, il y avait quelqu'un. Invisible d'accord. Mais il y avait quelqu'un. C'était une femme. Et arabe. Je n'ai pas eu peur. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas eu peur. Je l'ai même zappée. J'ai pris ma douche comme d'habitude. Et après ma douche, je me suis sentie comme si j'avais été lavée par ma mère. Je me suis sentie complètement neuve et étonnamment bien et aimée.

Ici un matin il y a quelques temps, j'ai ressenti une présence féminine dans le couloir et j'ai eu très très peur, j'ai flippé ici dans cet appartement. Et je suis même allée à l'église prier le Seigneur pour la faire partir. Mais rien n'y a fait. Un matin, je suis allée dans la chambre d'Océane pour voir si tout allait bien comme je le fais tous les matins avant de partir au travail. Et elle était là. La présence était pacifique. Et rien ne s'est passé. Mais Océ me dit des choses contradictoires et je ne crois pas à l'histoire de Britany, elle dit un truc, l'instant d'après elle dit le contraire. Mais cela n'a rien à voir avec Allah, cela doit être le fantôme de l'ancienne locataire (il parait qu'elle est morte ici, quand je suis arrivée, le carreau que les pompiers avaient cassé pour entrer venait d'être réparé).

Je me suis beaucoup interrogée sur l'autre présence à Montigny. J'ai même beaucoup fui parce que les Musulmans me gonflent. Et puis, ce n'est pas ma tradition, ce n'est pas ma culture. Cela m'emmerde toute cette histoire avec Allah. En plus, les hommes très virils d'Allah vont dire que je dévalorise leur dieu en disant qu'Allah puisse prendre la forme d'une femme, comme si la femme était inférieure et sale au point que Dieu ne daigne pas se manifester sous une forme d'amour maternel. Ils me gonflent, les Arabes avec leur mysoginie à deux balles. Mais Allah ou pas Allah, douceur maternelle du Coran ou pas, je sais que ce n'était ni le fantôme de ma mère ni la Vierge Marie qui m'a lavée parce que la présence que j'ai ressentie était comme à la fois arabe et métaphysique comme le bad trip de mars ou mai 2015 avec la douche de dieu masculin. C'était plus un fantôme qu'Allah que j'ai "vue" dan le ciel. Dans le ciel, c'était dieu et "neutre", c'est-à-dire non arabe, non juif, neutre, dans la salle de bain, c'était humain et métaphysique.

Et c'est après ça que j'ai pensé (avec terreur) que c'est mon destin de redonner cette douche que j'appelle la douche d'Allah à une petite fille morte, qu'elle soit juive, musulmane ou chrétienne. Je n'ai pas particulièrement envie de le faire parce que je sais que je vais être très mal même si je ne connais pas cette enfant. Je ne pleurerai pas sa mort parce que je ne suis pas sa mère mais j'en mourrai quand même. Et je n'insiste même pas pour le faire. Si on me dit non, Allelluia.

Il n'empêche que je ne me sens pas le droit de concevoir Petit Bout de Lee sans la douche d'Allah. Et ça c'est ma condition "divine" sine qua non pour MBF en ce qui concerne les caveaux pour enfants et peut-être même les caveaux tout court.

J'ai eu peur après pour mes enfants. Je ne voudrais pas qu'ils partent avant moi. Et j'ai demandé à Dieu, j'ai même posé ma condition à dieu pour m'occuper de MBF. On a fait cette année-là un road-trip avec la petite.

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J'ai pris la route sans décider de la destination finale mais avec l'intention d'aller au sud en passant par l'Ardèche histoire de voir ce que les Amis ont fait avec la tombe d'Arnaud et de confier d'une manière ou d'une autre, Océ à Allah. Et cette année là, après les années difficiles, j'avais besoin de retrouver ma princesse pour la rassurer. On adore prendre la route ensemble. 

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Finalement, on n'est pas allé au cimetière de St-Laurent-du-Pape, je n'y suis pas particulièrement bienvenue et au fond, je m'en fous. Au lieu de ça, on a passé une journée à Vallon Pont d'Arc au bord du lac et le soir, comme on s'était reposées toute la journée et l'eau fraiche nous a redonné un coup de fouet, on était en super forme, au lieu de prendre une chambre d'hôtel, on a repris la route. 

On avait un budget serré, donc argent de poche illimité, on mange ce qu'on veut, on fait tout ce qu'on veut mais pas d'hôtel tous les jours. On n'a pas tous la même priorité. On a refait un road-trip l'année d'après en faisant tout le tour de l'Espagne par l'ouest mais la première année, on est allées en Camargue. 

On a atterri en Espagne dans une superbe station balnéaire dans une région qui témoigne d'un mariage réussi entre le catholicisme et l'islam dans son architecture. La veille en France, on est allée à la plage la nuit et j'ai eu très très peur parce que j'avais la nettre sensation que l'eau était vivante. Je ne me racontre jamais d'histoire fantastique, je suis très rationnelle, mais cette nuit là, l'eau était vivante, tellement vivante que je n'osais même pas y tremper mon petit doigt de pied. Je n'ai pas spécialement peur du noir et au Vietnam, on avait fait un bain de minuit tranquille. Là, il était HORS DE QUESTION que j'aille dans l'eau. J'interdisais même à Océ de s'en approcher tellement c'était flippant.

A Villa Nova en Espagne, dans l'eau, le premier jour, je restais tout près d'elle tout le temps tellement j'avais peur pour elle. Et l'eau était merveilleusement douce. Ce n'est que le deuxième jour que je me suis détendue et Océ m'a déclaré spontannément être aussi bien dans l'eau "qu'un bébé dans le ventre de sa mère".

Puis le dernier jour, on a été frappées toutes les deux au même moment par un MEGA coup de soleil qui nous a fait dé-ga-ger en courant de la plage sans même nous rincer et j'ai dû faire avec l'invraissembable douleur qui nous a ter-ras-sées toutes les deux en même temps pour conduire sous un soleil de plomb et sur des routes sinueuses et difficiles pour trouver un hôpital. D'habitude on ressent le coup de soleil le soir après la douche. Là, cela nous est tombé dessus comme la misère sur le monde. La douleur était insupportable.

Je n'ai obtenu aucune garantie de personne, mais j'ai vu Océane, peut-être pas "choisie" par Allah, mais en quelque sorte "reconnue"?, peu importe, elle a été physiquement obligée, dans la douleur du coup de soleil, de prendre la posture correcte devant Allah, le corps droit et la tête baissée comme les fous que j'ai vus une fois dans une vidéo. J'ai été estomaquée par la position anormale qu'elle a prise sur le siège de la voiture et j'avais l'impression de vivre une sorte de "célébration", quelque chose de très solennel, comme une ordination de prêtre. 

On a fini au bout d'un très long moment, par trouver une pharmacie qui nous a donné un truc aux plantes qui nous a un peu réhydratées sans nous soulager. On a dû s'arrêter pour mettre des serviettes mouillées sur le coprs, un remède de grand-mère bien plus efficace que le "drap" utilisé par les pompiers pour les grandes brûlures. On a pris un Aspégic. Mais on souffrait toujours le martyr même avec les serviettes qu'il fallait remouiller tout le temps.

A un moment, la douleur a disparu d'un coup d'un seul comme elle est venue, c'est-à-dire comme on allume la lumière. Cela n'a rien à voir avec l'Aspegic qu'on a pris, les médicaments ne font pas partir la douleur de façon aussi soudaine, d'une seconde à l'autre, on avait plus mal nulle part. Et les coups de soleil bien que visibles sur notre corps ne nous a plus du tout fait mal. D'un coup d'un seul c'est parti et ce n'est pas revenu.

Parfois, je me dis que c'est n'im-por-te quoi, ce que je raconte là. 

Et si j'ai, moi aussi, envie d'oublier cette histoire, il me semble que le monde invisible ne m'oublie pas et la vie me ramène de gré ou de force à Marguerite Beauté Funèbre. C'est mon destin. Et si cela doit être ainsi, ma foi, allons-y, je crois que je suis fin prête pour faire ma volonté de dieu.

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