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L'Espérance 1984

 

Quand j’étais plus jeune, je ne pouvais pas rester toute seule. Parfois j’avais tellement la trouille que j’allais quelque part, j’allais faire un tour en attendant que Jo rentre du ping-pong.

Un soir, je lisais Simetière de Stephen King. J’étais allongée sur le flanc droit et sur le côté droit du lit. A un moment, j’entends un serpent sur la gauche.

A l’Espérance, il n’y a pas de serpent, il n’y en a jamais eu, et on était au troisième étage d’un immeuble très bien entretenu. Il ne pouvait pas avoir de serpent dans l’appartement. Impossible.

Mais, je ne suis pas sourde, le sifflement, je l’entends.

C’était un sifflement discontinu comme ce que j’imagine être le son d’un serpent, je n’en ai jamais entendu en vrai. J’étais terrorisée. Mais puisque le serpent était là, il fallait que je fasse avec le serpent, je n’allais pas me cacher sous la couette, je n‘avais plus six ans.

Je me suis dirigée le plus doucement possible vers la porte sans faire de  geste brusque, c’était à la fois très lent et très rapide : il n’y avait aucun temps mort, à chaque seconde, je risquais ma vie, je n’ai pas traîné.

Et quand j’ai atteint la porte de la chambre, je me suis retournée prête à découvrir l’insupportable, j’ai vu une bouteille d’eau sur la table de nuit et le sifflement venait de l’espace entre la bouteille et le bouchon, ça faisait des bulles. Sourire Sourire Sourire

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