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Paris 2003

A Paris, Robert a vu un verre-bougie que j’avais posé sur la télé faire tout seul un bond de deux mètres. Il n’y a pas eu de casse et personne n’a été blessé. J’ai ramassé la bougie pour la remettre à sa place en disant à Robert T’inquiète pas, c’est le fantôme de la maison, c’est bizarre mais ce n’est pas du tout méchant. Mon attitude l’a rassuré parce qu’on a beau dire, même quand on est un homme qui n’a peur de rien, devant les phénomènes paranormaux, tout le monde flippe.

En vérité, je n’étais pas si tranquille. C’est vrai que je n’ai pas ressenti le truc comme un geste hostile mais je ne veux pas que des objets puissent être déplacés par l'invisible. Si les meubles se mettent à danser autour de moi, c’est simple, je meurs.

Puis "il" s'est encore manifesté. Encore plus concrètement que le saut de l’épée et du verre bougie.

Et cette fois, cela m’a mise dans TOUS MES ETATS parce que ça a fait peur à Petite Fille. Un soir, j’étais dans le salon, Petite Fille était couchée dans mon lit. A un moment, elle m’appelle d’une voix bizarre. Je vais la voir et je vois la gosse très calmement terrifiée et me disant : Maman, il y a quelque chose de chaud et qui fait du bruit contre ma cuisse. Je m’approche et j’entends un grincement gron gron gron sous la couette. Je pensais que c’était le chat (qui était en balade dehors) et quand j’ai soulevé la couette, il n’y avait rien et le bruit s’est arrêté net. 

Ce jour-là et pendant au moins un mois, j'ai vécu l'enfer de la peur. Et tout ce que je voulais, c’était protéger mon enfant de ma terreur. Si elle devait avoir peur comme moi j’avais peur, elle serait devenue définitivement folle, ce n’est pas du tout supportable pour une gosse. C’est cette motivation-là qui m’a donné la force d’affronter l’horreur. 

Le geste cette fois-là n’était pas plus hostile que les autres fois, mais c’était pour moi une attaque hostile parce que cela a touché mon enfant. Je précise que le verbe toucher ici n’a aucune connotation sexuelle, je n’avais pas affaire à un fantôme pervers, c’était un chat qui ronronnait contre la cuisse de la gosse. Cela ne lui faisait aucun mal. MAIS J’AI FLIPPE TOUTES MES RACES.

Comme je ne vais pas particulièrement à l’église, je ne me suis adressée à aucun prêtre exorciste. Et comme je sentais que ça dépassait Robert qui était pourtant de très bonne volonté pour m’aider dans n’importe laquelle de mes galères, j’en ai parlé à Gilles Farcet qui a passé la soirée à me parler très sérieusement des histoires de murs qui tremblent et de lits qui bougent. On ne rigolait pas du tout. Il savait que je ne racontais pas des cracks et moi aussi, je savais qu’il ne me racontait pas des conneries.

Deux semaines après, j’ai eu l’occasion d’en parler à Arnaud Desjardins qui a réussi à me faire rire en me disant : « Si le lit bouge, notez la distance et le mouvement, assistez à la scène comme un scientifiqe et voyez après ce que vous pouvez faire.»

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Il n’y a rien qui fait plus peur que les fantômes, c’est une terreur absolue, il n’y a rien de pire.

J’ai essayé de fuir en allant chez Robert le soir au lieu de rester chez moi mais je n’y trouvais pas d’accueil favorable parce que Robert, naturellement, avait une peur bleue d’être impliqué dans une histoire qui dépasse n’importe quel être humain. Il avait par exemple peur de venir chez moi et de nous retrouver scotchées au plafond. :-) :-) :-) J’ai aussi essayé de fuir en dinant souvent à l'extérieur. Mais c’était chez moi et il était HORS DE QUESTION que je m’en aille pour fuir un quelconque fantôme.

JE SUIS UNE RATIONNELLE. Je n’ai jamais accepté le paranormal sans me poser des questions même absurdes.

Il m’est arrivé à l’époque de me demander si Ali, agacé par mon mauvais piano, ne m’avait pas fait un tour de magie informatique sophistiqué. Mais même en supposant qu’on peut me faire entendre artificiellement des bruits grâce à je ne sais quel procédé, ce serait quand même un peu difficile de faire sentir cette chaleur inhabituelle contre la jambe de la petite…Donc, ce n’est pas Ali. 

Un soir, en passant devant ma chambre que je n’osais plus du tout occuper, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes. Je suis entrée dans la chambre d’un pas très ferme. Tous les poils de mon corps s’étaient violemment DRESSES sur ma peau. Je me suis plantée en plein milieu de la chambre et je lui ai HUR-LE DESSUS…Je l’ai PRO-VO-QUE EN DUEL et je l’ai INSULTE comme je n’ai JAMAIS insulté personne. Je n’étais pas du tout hystérique, au contraire, j’étais complètement prête au combat.

Si le lit avait bougé, s’il s’était passé quoi –que-ce-soit à ce moment-là, je n’aurais pas fait de crise cardiaque, je n’aurais pas non plus sauté par la fenêtre parce que j’étais complètement prête à affronter l’innommable. Je suppose que je me serais ruée sur le lit pour me battre contre le meuble « possédé » et je me serais fait écrabouiller contre le mur parce que le lit était très lourd. Mais j’étais complètement disposée à affronter l’inimaginable.

CE QUI NE VEUT SURTOUT PAS DIRE QUE JE SERAI ENCORE CAPABLE D’AFFRONTER UN TRUC COMME CA DEMAIN.

C’est à la fois possible ET probable que cette fois, j’en meure.

Quelques mois après, c’est ma nièce qui a vu la porte de la chambre se refermer toute seule…

Ici, à Montigny,  parfois il m’arrive d’entendre des bruits comme dans tous les appartements, le bois a tendance à craquer, c’est normal. Une fois le petit chauffage de la salle de bain s’est mis en route tout seul mais je crois qu’il n’était pas bien éteint et un mauvais contact l’a fait se déclencher tout seul.

Jusqu’à cette nuit de février 2009, plus bizarre que ça, cela n’existe pas...

Mais ce n’est même pas la peine d’en parler, même moi, je n’y crois pas. Pourtant, c’EST arrivé...aussi sûr que deux et deux font quatre, c’est arrivé.

 

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